K’Osez est un centre de langues multiculturel, à l’image de son île de naissance : La Réunion. Nous proposons formations professionnelles, des immersions linguistiques et des cours pour l’apprentissage des langues (anglais, espagnol, portugais, italien, allemand, malgache, créole réunionnais et LSF) ainsi que des activités culturelles dans ces langues. Ce qui est merveilleux à K’Osez c’est que notre mission est d’explorer l’impact que l’apprentissage des langues peut avoir sur notre bien-être individuel et collectif.

Le moment est-il venu de sortir Bryan de la cuisine ?

L’apprentissage des langues ne se limite pas à la maîtrise de la grammaire et du vocabulaire ; c’est un voyage de découverte de soi et d’épanouissement personnel. K’Osez est un centre de langues à La Réunion, et nous proposons bien plus que des cours de langues et des formations professionnelles. Nous avons élaboré une approche pédagogique unique, appelée BLOSSOM, qui vise à rendre l’apprentissage des langues à la fois efficace et enrichissant sur le plan personnel. Dans cet article, j’expliquerai ce que veut dire le mot « blossom » et je résumerai les théories fondamentales de notre approche BLOSSOM : la sociolinguistique, la psychologie positive, la psychologie du langage, la méthode HUMEAN Life Designing et l’écolinguistique, à travers mon propre histoire. Enfin, je décrirai les quatre piliers de notre approche BLOSSOM de l’enseignement des langues.

 

L’essence de « Blossom » pour l’apprentissage des langues

Si Bryan (‘in the kitchen’) avait quitté la cuisine et voyagé un peu plus

Le mot « blossom » évoque la belle image d’une fleur qui déploie progressivement ses pétales. Dans le contexte de l’apprentissage des langues à K’Osez, ce mot symbolise le développement progressif et l’épanouissement d’une personne au fur et à mesure qu’elle acquiert une nouvelle langue. Il ne s’agit pas seulement de l’acquisition de compétences linguistiques, mais aussi d’un voyage transformationnel de croissance personnelle.

L’histoire de mon ‘blossoming’ personnel commence par mon propre parcours multiculturel : je suis née à Lisbonne en 1986, j’ai vécu en Angola jusqu’à l’âge de douze ans, puis à Londres où j’ai passé mon adolescence et (enfin ?) à l’île de la Réunion, où je vis depuis 2008. De retour à Londres, j’étais prête à devenir ‘solicitor’ (avocate), mais la vie avait d’autres projets pour moi à l’époque : j’ai raté la note en français dont j’avais besoin pour faire des études de droit britannique et droit français à l’université de Manchester et j’ai fini par me réorienter vers des études de linguistique et de français. Je n’avais aucune idée de ce qu’était la linguistique lorsque j’ai pris cette décision sur un coup de tête le jour des résultats, mais avec le recul, je pense qu’il y avait une certaine ironie dans mon choix d’étudier le français. Puis, en deuxième année, je suis tombée amoureuse de la sociolinguistique.

Bryan, toujours dans la cuisine, se rend compte qu’il y a d’autres pièces dans la maison

La sociolinguistique est l’étude de la manière dont la société, la culture et les facteurs sociaux influencent l’utilisation et la variation de la langue. Elle examine comment les gens utilisent la langue dans différents contextes sociaux, comment celle-ci reflète l’identité sociale et comment elle change au fil du temps en raison des influences sociétales. La sociolinguistique m’a permis d’approfondir mon histoire et mon identité personnelles à travers le prisme de la langue. Appliquée à l’apprentissage des langues, la sociolinguistique offre des perspectives et des applications précieuses :

  • Comprendre la variation linguistique : La sociolinguistique aide les apprenants à reconnaître que la langue n’est pas uniforme, mais qu’elle varie selon les groupes sociaux, les régions et les situations. Cette prise de conscience favorise la tolérance et la compréhension des diverses formes linguistiques.
  • L’Identité sociale et la langue : Les principes sociolinguistiques permettent aux apprenants d’explorer la manière dont la langue est liée à l’identité sociale, telle que l’appartenance ethnique, le sexe, l’âge et le statut socio-économique. Les apprenants comprennent leur propre utilisation de la langue dans différents contextes et explorent d’autres normes culturelles et sociales. C’est ce que j’aime appeler notre écosystème linguistique.
  • Attitudes à l’égard des langues : La sociolinguistique étudie les attitudes et les préjugés linguistiques. Nous pouvons utiliser ces connaissances pour remettre en question les stéréotypes et les préjugés que nous pouvons avoir lorsque nous apprenons une langue et qui peuvent être nuisibles à notre parcours d’acquisition linguistique.
  • Alternance codique et multilinguisme : L’alternance codique se réfère à la pratique courante de passer d’une langue ou d’un dialecte à un autre au cours de la conversation. Cette alternance peut se produire naturellement dans des contextes multilingues ou multiculturels et elle est influencée par divers facteurs sociaux, culturels et personnels. J’ai réalisé mon mémoire de fin d’études et mes recherches sur l’alternance codique au sein de la communauté angolaise et de la communauté parlant le “Black English” au Royaume-Uni. Quel bonheur que de s’interroger sur les langues que nous choisissons d’utiliser, quand et pourquoi, afin de développer des compétences en communication multilingue !
  • La variation linguistique dans l’éducation : Ce domaine de la recherche sociolinguistique se focalise sur les pratiques éducatives. Il souligne l’importance de reconnaître et de valoriser les différents contextes linguistiques et dialectes des élèves, ce qui permet un enseignement des langues plus inclusif et plus efficace.
  • Aménagement linguistique : La sociolinguistique éclaire la planification linguistique et les décisions politiques. Les apprenants en langues peuvent s’intéresser aux questions liées à la normalisation des langues, à la revitalisation des langues et aux politiques linguistiques dans les sociétés multilingues. Ce domaine est l’une des raisons fondamentales pour lesquelles il est important pour nous, à K’Osez, de promouvoir l’enseignement du créole réunionnais à La Réunion.
  • Pragmatique et communication : La sociolinguistique inclut la pragmatique, l’étude de la façon dont la langue est utilisée en communication. En tant qu’apprenant d’une langue, cela peut améliorer notre capacité à interpréter et à répondre de manière appropriée aux indices sociaux et à l’utilisation de la langue en fonction du contexte.
  • Changement et évolution de la langue : La recherche sociolinguistique sur le changement et l’évolution des langues peut nous aider à apprécier la nature dynamique et organique de la langue et son adaptation aux changements sociétaux au fil du temps, au lieu d’adopter une adhésion rigide aux normes linguistiques.

En résumé, la sociolinguistique fournit aux apprenants de langues des informations précieuses sur les aspects sociaux et culturels de l’utilisation des langues. Elle favorise la prise de conscience des variations linguistiques, encourage le respect des diverses identités linguistiques et aide les apprenants à développer des compétences de communication efficaces dans divers contextes sociaux. La compréhension des principes sociolinguistiques a façonné notre approche BLOSSOM de l’enseignement des langues de deux manières :

  • Elle nous permet de mieux comprendre le fonctionnement de la langue au niveau individuel et social et cette compréhension est importante lorsqu’il s’agit de réfuter des croyances limitantes en matière d’apprentissage des langues ;
  • Elle contribue à des pratiques d’apprentissage des langues plus inclusives et plus culturellement sensibles.

En 2014, trois ans après l’ouverture de K’Osez, je me suis retrouvée à un moment critique de mon parcours de formatrice en langues. Je constatais que mes élèves perdaient souvent leur motivation, qu’ils étaient souvent bloqués ou avaient peur d’utiliser la nouvelle langue et que, malgré toutes les bases linguistiques que j’enseignais, il manquait quelque chose. J’étais un peu perdue et j’avais besoin de faire un travail qui avait plus de sens pour moi. Je vous épargnerai les détails de tout ce qui s’est passé cette année-là, y compris une grosse entorse à la cheville et une retraite de Pleine Conscience à Hong Kong. Je peux vous dire que l’une des meilleures choses qui me soient arrivées cette année-là a été de faire une formation en Life Designing avec Jennifer Vignaud.

Bryan se demande ce qu’il fait dans la cuisine

La méthode Humean Life Designing est une approche d’orientation professionnelle qui offre une vision durable et engagée du monde du travail, de l’entrepreneuriat et de l’éducation. Son objectif est de révéler et de soutenir la réalisation de projets professionnels ayant un impact bénéfique sur l’individu et sur le monde. Cette approche innovante s’inspire des recherches de ma chère amie Jennifer Vignaud, créatrice de la méthode et du concept de « permaculture du travail ». Les techniques utilisées sont basées sur les connaissances scientifiques et le biomimétisme.

 

Les 6 principes du Life Designing sont :

  • Chaque vie est unique : L’écosystème de l’humanité a besoin de la singularité de chaque être humain pour s’équilibrer.
  • La force de l’enthousiasme : Notre cerveau se développe là où on l’utilise avec enthousiasme.
  • Identifier nos véritables priorités : Prendre conscience de ce qui compte vraiment ; de la signification et de la direction que nous voulons donner à notre histoire.
  • Être une solution pour le monde : Réaliser un projet qui a du sens pour soi et pour le monde, car nous pouvons être une solution pour les enjeux mondiaux qui nous touchent.
  • Créer les métiers de demain : Être acteur de notre vie pour réaliser notre vocation.
  • S’inspirer de la nature pour agir efficacement et durablement : La nature nous offre les plus exemples d’ingéniosité et de résilience.

En résumé, la méthode Humean Life Designing de Jennifer Vignaud est une approche philosophique et scientifique de l’orientation qui s’appuie sur des études scientifiques et le biomimétisme pour encourager les individus à s’engager dans une réflexion sur eux-mêmes afin de trouver leur vocation et de créer des projets professionnels riches de sens et épanouissants.

C’est grâce à cette formation que BLOSSOM est né ! J’ai compris que pour donner du sens à mon projet, il fallait qu’il serve un objectif au-delà de ma propre stabilité financière. Il était désormais important pour moi d’incarner ma vocation au service des autres.

J’ai suivi deux fois la formation en Life Designing et je suis maintenant membre du réseau de référents proposant des bilans de compétence basés sur la méthode HUMEAN.

Jennifer m’a également fait découvrir la psychologie positive et la formation The Science of Happiness de l’université de Berkeley.

La psychologie positive et la science du bien-être

Bryan se rend compte qu’il peut être heureux dans sa cuisine et décide de faire un gâteau au chocolat

La psychologie positive est une approche scientifique qui se concentre sur l’étude et la promotion du bien-être, du bonheur et de l’épanouissement de l’être humain. Elle se repose sur des recherches rigoureuses, l’étude du bien-être subjectif, l’exploration des forces de caractère, l’analyse des émotions positives et l’application pratique de ces recherches pour améliorer la vie des individus et le bien-être général de la société.

La psychologie positive au service de l’apprentissage des langues

L’étude « Positive Psychology in SLA » de MacIntyre, Gregersen et Mercer, un article publié en 2016, explore l’application des principes de la psychologie positive à l’apprentissage des langues secondes (SLA). Voici un résumé des principaux résultats et concepts de l’étude :

  • La psychologie positive dans l’apprentissage des langues secondes : l’étude examine comment la psychologie positive peut être intégrée dans le domaine de l’apprentissage des langues secondes. Elle suggère qu’une approche positive et constructive peut améliorer l’expérience d’apprentissage des langues.
  • La motivation et apprentissage des langues : Les auteurs soulignent l’importance de la motivation intrinsèque, qui découle de l’intérêt et du plaisir personnels, dans l’apprentissage des langues. Ils affirment qu’encourager la motivation intrinsèque peut conduire à une acquisition plus efficace des langues.
  • Se fixer des objectifs de sens : L’étude souligne l’importance de fixer des objectifs pour l’apprentissage des langues qui soient clairs et significatifs. Ces objectifs doivent être spécifiques, réalisables et personnellement pertinents pour les apprenants. Cette approche permet de garder la motivation et de continuer à progresser.
  • L’Intuition et la conscience de soi : MacIntyre, Gregersen et Mercer suggèrent que les apprenants en langues fassent appel à leur intuition et à leur conscience de soi. Les apprenants doivent écouter leur instinct et leurs motivations profondes lorsqu’ils choisissent leurs méthodes et leurs objectifs d’apprentissage des langues.
  • Bien-être émotionnel : L’étude souligne le rôle des émotions positives dans l’apprentissage des langues. Un état émotionnel positif peut améliorer les résultats de l’apprentissage, tandis que les émotions négatives telles que l’anxiété peuvent être néfastes. Des stratégies de gestion des émotions sont explorées.
  • L’authenticité dans l’apprentissage : Les auteurs plaident en faveur d’expériences d’apprentissage des langues authentiques et agréables. Ils suggèrent que les apprenants s’engagent dans des activités qui les intéressent réellement et qui correspondent à leurs passions, ce qui donne plus de sens au processus d’apprentissage.
  • Surmonter le perfectionnisme : L’étude met en garde contre le perfectionnisme, qui peut entraîner une pression et une frustration excessives. Les apprenants sont encouragés à accepter les imperfections et à se concentrer sur leurs progrès plutôt que de viser des compétences linguistiques parfaites. Ceci est un point majeur pour beaucoup de français qui apprennent d’autres langues !

En résumé, cet article explore la manière dont les principes de la psychologie positive, y compris la motivation intrinsèque, le fait de se fixer des objectifs riches de sens, le bien-être émotionnel et l’authenticité, peuvent être intégrés dans l’apprentissage d’une autre langue. Il souligne l’importance de créer une expérience d’apprentissage des langues positive et satisfaisante sur le plan personnel afin de renforcer la motivation, l’engagement et la réussite globale dans l’apprentissage des langues.

Le domaine de la psychologie positive a été pour moi une incroyable révélation car cela m’offrait un appuie scientifique et théorique pour le travail que je voulais faire : utiliser l’apprentissage des langues comme un outil de connaissance de soi et de bien-être. L’un des concepts centraux de la psychologie positive est le bien-être subjectif, qui implique l’évaluation de la satisfaction par rapport à la vie, la présence d’émotions positives et l’absence d’émotions négatives. Ce qui nous amène à un aspect très important de l’approche BLOSSOM : le rôle de l’affect dans l’apprentissage des langues.

 

La dimension émotionnelle dans l’apprentissage des langues

Bryan se sent heureux et redécore la cuisine

L’apprentissage des langues va au-delà des règles de grammaire et des listes de vocabulaire ; c’est une expérience profondément émotionnelle. En 2019, j’ai eu l’immense chance de rencontrer le professeur Jean-Marc Dewaele, une autorité dans le domaine de la psychologie du langage, lors de la conférence de l’IAFOR à l’université Birkbeck de Londres. Le professeur Dewaele souligne le rôle crucial de l’affect, ou des émotions, dans le processus d’acquisition des langues. Il souligne les points clés suivants :

  • L’impact émotionnel : Dewaele affirme que les émotions ont un impact significatif sur l’apprentissage des langues. Des émotions telles que la peur, l’anxiété et la conscience de soi peuvent constituer des obstacles à une acquisition efficace des langues.
  • Les filtres affectifs : Il introduit le concept de « filtres affectifs », qui sont des barrières émotionnelles susceptibles d’entraver la compréhension et la production d’une langue. Ces filtres peuvent être influencés par des facteurs tels que l’estime de soi, la motivation et l’anxiété.
  • L’intelligence émotionnelle : Dewaele explore l’idée selon laquelle les personnes dotées d’une intelligence émotionnelle élevée ont tendance à avoir une expérience d’apprentissage des langues plus positive. L’intelligence émotionnelle consiste à reconnaître et à composer avec ses propres émotions et celles des autres.
  • La conscience de soi : Il souligne l’importance de la conscience de soi dans l’apprentissage des langues. En comprenant leurs réactions émotionnelles et leurs préférences d’apprentissage, les apprenants peuvent mieux gérer les défis émotionnels et devenir des apprenants de langues plus efficaces et surtout, épanouis.

Les travaux de Dewaele ont joué un rôle essentiel dans mon propre « blossoming » en tant que formatrice en langues. J’ai compris qu’en prenant conscience de nos styles d’apprentissage uniques et en plongeant dans notre histoire personnelle d’acquisition des langues, nous pouvons acquérir la confiance dont nous avons besoin pour surmonter ces obstacles émotionnels et vivre une expérience d’apprentissage plus positive.

Prof. Jean-Marc Deawele, conférencre IAFOR 2019

Il existe une autre inspiration théorique de l’approche BLOSSOM, qui a vraiment enraciné toutes ces recherches dans la matière pour moi. Lors de ma deuxième formation en life designing j’ai été très inspirée par la façon dont Jennifer a basé sa méthode sur la nature,les systèmes vivants et le biomimétisme. J’adorais la façon dont elle utilisait des métaphores de la nature pour expliquer l’importance de « faire ce que nous sommes » afin d’enrichir l’ensemble de notre écosystème. Un élément d’un écosystème qui exprime tout son potentiel nourrit l’ensemble du système. Un jour, alors que je travaillais sur mon projet final de formation, j’ai eu une révélation et j’ai inventé le terme « écolinguistique » pour décrire le rôle du langage dans ces écosystèmes. Après une petite recherche sur Google, j’ai découvert que le terme existait déjà et qu’il s’agissait d’un domaine académique à part entière ! Plus je faisais de recherches sur l’écolinguistique, plus cela m’interpellait.

Bryan va dans le jardin

Le professeur Arran Stibbe est connu pour ses travaux dans le domaine de l’écolinguistique, une discipline qui explore le lien entre le langage et l’environnement. Voici un résumé des principaux aspects de son travail dans le domaine de l’écolinguistique :

  • Le langage et la conscience environnementale : Les recherches du Prof. Stibbe portent sur la manière dont le langage façonne nos perceptions de l’environnement et influence nos attitudes et nos comportements à son égard. Il examine comment la langue peut soit contribuer à la sensibilisation à l’environnement et à la durabilité, soit renforcer les pratiques non durables.
  • Encadrement linguistique : Stibbe étudie comment différents choix et cadres linguistiques peuvent influencer la façon dont les gens pensent et s’engagent dans les questions environnementales. Par exemple, il étudie la façon dont la formulation du changement climatique dans le discours des médias peut influencer nos perceptions et actions.
  • L’analyse de discours : son travail fait souvent appel à l’analyse de discours, c’est-à-dire à l’étude de la langue dans son contexte. Le Prof. Stibbe analyse des textes, des discours et des médias pour réveler les récits et les idéologies sous-jacents liés à l’environnement.

J’ai été tellement inspirée par le travail de Stibbe que j’ai commandé son livre ‘Ecolinguistics : Language, Ecology and the Stories we live by (Routledge)’, je lui ai envoyé un e-mail et j’ai été très surprise de recevoir une réponse assez rapidement. Nous avons échangé par e-mail pendant un an, et le professeur Stibbe a été une véritable source d’inspiration pour moi dans sa manière d’incarner son message, sa passion ainsi que dans sa façon de militer pour des changements écologiques à travers son travail d’enseignant.

Le principal impact de l’écolinguistique sur l’approche BLOSSOM se trouve dans les outils très pratiques présentés pour nous aider à prendre conscience du rôle incroyable que joue le langage dans la création et la perpétuation de récits qui peuvent avoir un impact sur notre environnement – les « stories we live by” ou les histoires que nous portons dont parle le Prof. Stibbe. À K’Osez, lorsque nous enseignons une langue, nous portons une attention particulière aux histoires que portent nos étudiants et à l’impact de ces histoires sur leur écosystème linguistique – comment cela affecte non seulement leur acquisition linguistique, mais aussi leur sentiment de confiance en leurs capacités dans la langue. Tout cela dans le cadre de leur écosystème social et environnemental. Nous encourageons nos étudiants à être créateurs de leur récit de vie, en tenant compte des événements et des expériences qui les ont façonnés et des histoires qu’ils veulent raconter sur leur vie.

Le professeur Stibbe m’a également fait découvrir l’écoféminisme, mais il s’agit là d’un tout autre article !

Alors, où allons-nous emmener Bryan maintenant ? Sortons-le de sa maison pour l’emmener dans le monde !

Les quatre piliers de l’approche BLOSSOM pour l’apprentissage des langues

  1. Conscience de soi : Notre approche commence par un travail de connaissance de soi. Nous encourageons les apprenants à examiner leur histoire et leur parcours d’apprentissage des langues, leurs récits et histoires intérieures, leurs intelligences multiples et leurs styles d’apprentissage, leurs objectifs et leurs sources intrinsèques de motivation, ce qui leur permet de surmonter les obstacles et la peur de parler une autre langue. Cela invite également les individus à choisir quand, comment, à quelle fréquence, où et avec qui ils apprennent une langue, ce qui favorise l’autonomie et la participation proactive à leur apprentissage.
  2. Connaissance de l’acquisition des langues : Il est essentiel de comprendre comment les langues sont acquises et apprises. Ceci aide les apprenants à choisir les méthodes et les stratégies d’apprentissage les plus efficaces et les plus satisfaisantes pour leurs besoins spécifiques. Grâce à nos connaissances dans le domaine de la linguistique, nous aidons nos apprenants à comprendre l’apprentissage des langues.
  3. Objectifs : Nous insistons sur l’importance de fixer des objectifs clairs, réalisables et mesurables. Nous nous inspirons des objectifs SMART et avons créé notre propre version – les objectifs SMARTIEs, qui encouragent également l’intégration de l’intuition et de l’écoute de soi pour éviter le perfectionnisme et la pression auto-imposée.
  4. Approche pédagogique : Nous nous engageons à atteindre l’excellence dans l’enseignement des langues tout en gardant une posture intentionnelle, attentive et bienveillante. Nous créons un environnement positif et encourageant où les apprenants peuvent s’épanouir !

En conclusion, l’approche BLOSSOM a été profondément inspirée par les travaux réalisés en sociolinguistique, psychologie positive, psychologie du langage, écolinguistique et life designing, ainsi que par les histoires et les parcours personnels de notre équipe. Et par Bryan, bien sûr, qui a maintenant quitté la cuisine et vit sa meilleure vie. BLOSSOM incarne notre engagement en faveur d’une expérience holistique d’apprentissage des langues qui transcende les règles de grammaire. Nous croyons au développement personnel de chaque apprenant, à la prise en compte des aspects émotionnels et à la promotion de la conscience de soi.

Êtes-vous prêt à nous rejoindre dans ce voyage d’apprentissage des langues qui promet non seulement l’aisance linguistique, mais aussi l’épanouissement et la transformation personnelle ?

 

Réferences

Seligman, M. E. P. (2002). Authentic Happiness: Using the New Positive Psychology to Realize Your Potential for Lasting Fulfillment. Free Press.

Stibbe, A. (2015). Ecolinguistics: Language, Ecology, and the Stories We Live By. Routledge.

Vignaud, J. (2018). Réaliser son rêve professionnel grâce au Life Designing. Editions Eyrolles.

MacIntyre, P. D., Gregersen, T., & Mercer, S. (2016). Positive Psychology in SLA. Multilingual Matters. Bristol, UK; Tonawanda, NY: Multilingual Matters, [2016] | Series: Second Language Acquisition: 97

Dewaele, J.-M. (2019). Emotions in Multiple Languages. Palgrave Macmillan.

Gkonou, C., Daubney, M., & Dewaele, J.-M. (2017). New Insights Into Language Anxiety: Theory, Research and Educational Implications. Multilingual Matters.

Gkonou, C., King, J., & Dewaele, J.-M. (2017). The Emotional Rollercoaster of Language Teaching. Multilingual Matters.